PRIX DU LAIT MOINS VOLATIL Feu vert de Danone pour les coûts de production
En contrepartie d'une réduction de la collecte, Danone et les OP avancent sur différentes formules intégrant les coûts de production. Objectif : aboutir fin 2016.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
C'est une première : depuis le 1er janvier, le prix de base A versé par Danone aux 165 membres de l'OP du Centre-Est est totalement déconnecté du marché. Il dépend à 100 % de coûts de production calculés tous les six mois (voir encadré). Résultat : au premier semestre, le prix A s'élève à 334 €/1 000 l, hors saisonnalité. En période de crise, les producteurs sont gagnants. Ils le seront moins si les prix remontent. Il a fallu plus d'un an pour définir ces nouvelles modalités. « La prise en compte des coûts de production permet une formule de prix moins volatils », confirme Sophie Godet-Morisseau, de Danone France. En effet, ni l'OP ni l'industriel n'aiment les fortes variations de prix du lait, car elles fragilisent les exploitations et compliquent les négociations avec les GMS. « Nous avons donc décidé d'accélérer les discussions avec chaque OP fin septembre. » Moins avancées dans la réflexion, les OP bas- et haut-normandes, du Nord et du Sud-Est ont accepté une formule transitoire au premier semestre. Elle intègre 30 % d'un prix fixe négocié à 337 €/1 000 l. Les 70 % restants reposent sur les indicateurs de marché.
Plus ancré au marché dans les régions dynamiques
« L'objectif est d'aboutir à une formule à moyen terme d'ici à la fin 2016 selon les OP. Nous voulons trouver avec chacune un accord répondant aux attentes des deux parties et adapté au contexte régional », indique Sophie Godet-Morisseau. À la différence du Centre-Est, les OP normandes et du Nord veulent garder le lien au marché. Pour les premières, les discussions pourraient se conclure en avril sur une formule avec au moins 30 % de coûts de production. En Basse-Normandie, la possibilité pour le producteur de choisir un pourcentage dans une fourchette donnée, selon son souhait d'être plus ou moins lié au marché, serait même évoquée.
Dans le Nord, l'OP et Danone travaillent encore à la définition du mode de calcul du coût de production.En contrepartie, Danone veut ajuster la collecte aux besoins de ses usines. Il a aujourd'hui un excédent de 10 % sur ses 950 Ml. Les volumes dirigés vers le bio ou l'AOP ne seront pas compensés par des réattributions conventionnelles. La cessibilité des contrats sans reprise de l'outil est supprimée ou moins attractive. Plus original, l'OP doit officialiser la création d'une SAS avec les OP Lactalis-Cuincy et Novandie pour développer les volumes en dehors de Danone, qui n'exige pas l'exclusivité des livraisons. Malgré la volonté de réduire la collecte, l'industriel maintient le prix B beurre-poudre. « C'est un instrument de gestion de la régularité. »
CLAIRE HUE ET JÉRÔME PEZON
Pour accéder à l'ensembles nos offres :